mercredi 13 novembre 2013

Fusillés pour l'exemple -

Libre débat Libre Pensée du Cantal - mercredi 6 novembre 2013
https://drive.google.com/file/d/0B4B7HCjqcQ7ZQVBTOG82enpBXzg/edit?usp=sharing



« Quand nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort... En plus des balles, des bombes, des barbelés, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment.
Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser...
Tout manque : l'eau, les latrines, la soupe.
(…) Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont échoué sur des montagnes de cadavres... Cette guerre nous apparaît à tous comme une infâme et inutile boucherie.
Le 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts (...)
Tous les combattants désespèrent de l'existence, , beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine dernière, le régiment n'a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de défendre.
Alors, nos officiers ont été chargés de nous juger. J'ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible.
La sentence est tombée : je vais être fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer.
En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d'aider les combattants à retrouver le goût de l'obéissance, je ne crois pas qu'ils y parviendront.
(...)
Eugène ton mari qui t'aime tant. »

(Extraits de la lettre d'un fusillé pour l'exemple le 30 mai 1917)


Permettez-moi de citer, en exergue, cette phrase de CONDORCET :

«  On ne doit aux morts que ce qui est utile aux vivants :
la vérité et la justice »

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire